Nos ancêtres nous ont montré la voie à suivre

C'est connu depuis que l'homme cultive l'abeille et s'intéresse à l'élevage de reines que rien ne vaut, en qualité, une reine d'essaimage. Cela ne veut pas dire qu'il faille élever sur les larves d'une colonie ayant un caractère prononcé à l'essaimage car nous ne ferions qu'augmenter celui-ci mais bien de profiter de cet état pour lui faire élever des reines au départ de larves provenant d'une autre colonie (la colonie raceuse, lignée d'élevage).

Anciennement, les apiculteurs conservaient dans leur cheptel, des colonies ayant une forte propension à l'essaimage, c'était leurs colonies éleveuses (futur starter) car si une forte colonie est capable d'élever une quantité non négligeable de reines, forte colonie ne veut pas dire fièvre d'essaimage et dans ce cas, elle ne pourra nous donner, après orphelinage et présentation des larves, que des reines de sauvetés (1).

(1) Cette différence entre cellule de sauveté et cellule d'essaimage est visible non pas à la grandeur des cellules, du moins pas toujours, mais à la quantité de gelée royale restante après la naissance de la reine. Lorsqu'il s'agit de cellule de sauveté, dès la naissance de la reine, il ne reste plus de gelée royale au fond de la cellule. Dans ce cas, on n'a jamais la certitude que la reine en a reçu en suffisance. Par contre, les cellules royales élaborées par une colonie en fièvre d'essaimage, contiennent encore de la gelée royale après naissance de la reine et seulement dans ce cas, on peut affirmer que la reine en a reçu en suffisance.

Cette différence se remarque aussi à la puissance de ponte. Une reine de sauveté possède moins d'ovarioles et peut avoir une ponte correcte la première année mais verra, parfois, celle-ci décroître rapidement dès la deuxième année de ponte écoulée. Une reine provenant d'une colonie en fièvre d'essaimage aura, elle, une ponte correcte la quatrième voire la cinquième année de ponte.

Ces différences entre reine de sauveté et reine d'essaimage s'avèrent, d'après certains auteurs, négligeables lorsqu'onremplace les reines souvent, cad après 2 ans de ponte mais lorsqu'il s'agit de reproduire des reines qui, pour certaines et après sélection, serviront de lignée d'élevage, l'apiculteur a tout intérêt s'il veut conserver ses lignées le plus longtemps possible, d'élever dans de bonnes conditions cad : au départ d'une colonie en fièvre d'essaimage.

La colonie choisie comme colonie éleveuse doit donc, de préférence, pour un élevage de qualité, posséder la fièvre d'essaimage ou du moins, être proche de celle-ci. Si nécessaire, la colonie choisie comme éleveuse sera stimulée tôt dans l'année (Plan d'élevage). Il est impératif que le starter soit le plus à l'étroit possible et débordé d'abeilles, on doit voir qu'il y en a de trop, elles doivent passer la nuit au dehors (voir photo ci-dessus).

Le starter prend la place de la souche, il récupère ainsi toutes les butineuses qui ne servent bien évidemment pas pour l'élevage mais sont néanmoins nécessaires pour créer une surpopulation dans le corps de ruche servant de starter.

Il faut éviter que des cadres de couvain soient dans le starter et surtout pas de couvain ouvert. Pour garantir un élevage optimal, il est préférable d'utiliser la hausse à miel.

Méthode :
Cette opération se réalise environ 5 heures avant la préparation des amorces royales (Picking)

1 - La colonie se trouve au préalable sur 3 corps, 2 pour le couvain et 1 pour la hausse à miel.

2 - On place un plateau au coté de la ruche à diviser.

3 - On place les 2 corps contenant le couvain (souche) sur le nouveau plateau. Ceux-ci seront déplacé de quelques mètres ou vers un autre endroit dès que le starter sera constitué.

4 - Le 3 ème corps (hausse) contenant le miel avec ses abeilles reste sur le plateau de la souche d'origine. Dans celui-ci, on enlève 2 cadres sans les abeilles en laissant entre les deux, un cadre de provision. Les 2 cadres de provisions enlevés son introduits, dès que le starter sera constitué, dans la hausse d'une autre ruche.

5 - On prélève dans la souche et secoue dans le starter 5 cadres WBC (3 en dadant) de couvain avec les abeilles (jeunes abeilles) mais sans la reine, qui reste dans la souche.

6 - Cette dernière opération faite, le starter est déja terminé et il n'aurra fallu pas plus de 10' pour ce faire.

Note :

Cette méthode pour réaliser un starter permet certe, un élevage en grand nombre de cellules royales mais s'avère également dès plus interessante pour l'apiculteur qui ne désire que quelques reines de qualités. Dans ce cas, il peut très bien se limiter à une seule série d'amorces et laisser celles-ci, dans la colonie éleveuse (starter) jusqu'au retrait et l'introduction dans les nucléi d'accouplements qui à lieu 1 à 2 jours avant éclosion de la reine. Pour éviter tous déboires, dès que les cellules royales sont operculées, il les protègera avec des cages type "Bigoudi" car la première reine naissante irait détruire les autres cellules.

Cette méthode lui permettra également, s'il ne désire que quelques reines, de sélectionner parmis celles acceptées par le starter les plus belles cellules, du moins celles qui lui semble meilleures d'après son expérience.

Ce qu'il faut surtout retenir :

Quelque soit la méthode utilisée (comme ci-dessus ou essaim en ruchette et autres...), pour un élevage optimal, le starter prend toujours la place de la souche d'ou il provient pour créer la surpopulation (butineuses) favorisant l'élevage.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :